Il faut plusieurs chemins

pour que chacun atteigne le sommet de la montagne.


Plaidoyer en faveur
du ménagement
du rythme de vie des enfants
  1. Des aménagements possibles
  2. Un peu d'histoire
  3. Chronobiologie, de quoi en retourne-t-il ?
  4. Fluctuat nec mergitur
  5. Quelques repères

 

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Des aménagements possibles

L'administration ouvre les portes par toute une série de textes qui vont de la loi d'orientation sur l'éducation aux décrets et circulaires et autorise les Recteurs et Inspecteurs d'académie, à la demande des intéressés (conseils d'école), à accorder les dérogations nécessaires pour la mise en œuvre des aménagements souhaités par l'équipe éducative.

Les règles à respecter sont au nombre de 6 :

1) respect du nombre de période de travail (5) et du nombre de congés (4);

2) les petites vacances doivent avoir une durée minimum de dix jours;

3) le volume d'enseignement annuel (936h) ainsi que les répartitions horaires par groupe de disciplines sont inéchangeables;

4) la durée de la journée de classe ne doit excéder 6h;

5) le nombre hebdomadaire de jours de classe ne peut être supérieur à 5;

6) le volume d'heures d'enseignement dans la semaine ne pourra excéder 27h.

L'Inspecteur d'académie fixe les heures d'entrée et de sortie (art 27 loi de décentralisation de 1983), le maire peut modifier ces heures en raison de circonstances locales.

Ceci concerne les mesures lourdes d'aménagement. Chacun, cependant, avec l'aide des données nouvelles de la chronobiologie, peut insérer dans sa réflexion et sa pratique des petits ménagements du rythme de l'enfant.

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Un peu d'histoire

Contrairement à ce que certains s'imaginent, les grandes vacances d'été étaient beaucoup plus courtes au début de la troisième République !!!


L'aménagement du temps scolaire est une notion très récente. En effet, pendant plus d'un siècle, les seules modifications apportées ont concerné le calendrier annuel.

Seuls 2 aménagements sont relatifs à la semaine : la suppression du samedi après-midi en 1969 et sa conséquence, le passage du jeudi au mercredi.

Contrairement à ce que certains s'imaginent, les grandes vacances d'été étaient beaucoup plus courtes au début de la troisième République, six semaines pour l'école primaire et 15 jours facultatifs à la maternelle. Les petites vacances n'existaient pas.

La trame de notre calendrier actuel apparaît entre les deux guerres. Les fêtes religieuses donnent lieu à quelques jours de vacances et les grandes vacances sont fixées du 15 juillet au 30 septembre. Ce modèle restera en vigueur jusqu'en 1967 (organisation des vacances par zone).

Autour des années 80, sous la pression d'abord des pédiatres puis des scientifiques bientôt rejoints par certains mouvements pédagogiques, la prise en compte de l'élève et son développement harmonieux au sein de l'école deviennent les bases prioritaires sur lesquelles se construisent les réflexions sur les modifications du temps scolaire.

Une évidence loin d'être évidente encore pour certains.

 


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Chronobiologie, de quoi en retourne-t-il?

Le petit creux de 11 heures qui vous précipite vers la machine à café ou qui réclame son croissant, c'est un creux chronobiologique circadien !!!


Le petit creux de 11 heures qui vous précipite vers la machine à café ou qui réclame son croissant, c'est un creux chronobiologique circadien !!!

Le creux de 14h, qui rend les écoliers inattentifs à la reprise des cours de l'après-midi et fait rêver le travailleur juste au moment où il serait en droit de se sentir en forme puisqu'il a fait sa pause déjeuner, c'est aussi un creux chronobiologique...

Tous ces moments que nous connaissons tous indiquent un temps de creux, une baisse de la tension artérielle, du tonus musculaire, de la température corporelle.

Quand un enfant se met au parking en s'endormant les yeux ouverts au milieu d'une situation d'apprentissage, parfois les yeux grands ouverts, ou qu'un vieillard s'endort au milieu de la conversation, on peut être certains qu'ils sont tous les deux en plein creux, ils les ressentent plus fortement que l'adulte en pleine forme qui se contente d'avoir l'air d'écouter tout en s'absentant dans sa tête.

Cette science étudie les manifestations physiologiques et psychiques tout au long de la journée, de la semaine, du mois, de l'année. En nous observant, les chronobiologistes constatent que loin d'être des gens stables, linéaires, équilibrés à tout instant, nos fonctions biologiques, physiques et psychologiques passent par des creux et des pics, en 24 h.

Ces rythmes courts ont reçu le nom de circadiens (circa : autour et dies : jour).

Ces rythmes peuvent varier d'une personne à l'autre. Le facteur de l'âge joue sur ces variations d'un individu à l'autre.

C'est certainement au niveau des fluctuations des rythmes circadiens que nous pouvons intervenir le plus facilement par de petites modifications de nospratiques.

Si le rendement est directement quantifiable dans le monde industriel, si les rythmes biologiques peuvent être de nos jours mesurés, il en est rarement de même à propos de l'activité intellectuelle d'un écolier. Nous ressentons intuitivement les périodes les plus favorables au cours de la journée, de la semaine, mais nous ne disposons pas de données suffisamment objectives permettant de confirmer ou d'infirmer notre perception de ces fluctuations.

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Fluctuat nec mergitur

En France, les enfants ont plus de jours de congés que de jours d'école.

En dessous de 10 ans, on peut considérer que la moyenne du temps de concentration ne dépasse pas 25/30 minutes.

Le lundi doit être un jour protégé.

Le temps scolaire réparti traditionnellement en France (lundi, mardi, jeudi, vendredi et samedi matin), les élèves réalisent dans leur ensemble, leurs meilleures performances le jeudi ou le vendredi matin et les moins bonnes le lundi et à un degré moindre le samedi matin. (TESTU)

Ces heures et jours de "meilleures performances" doivent être préservés judicieusement.

La rythmicité s'installe progressivement avec l'âge.

Au cours de la journée, les moments critiques, "creux", se situent en début de matinée et après le déjeuner. Ils doivent être reconnus et ne plus être occupés par des apprentissages nouveaux ou poussés.

Un allongement de la durée de repos de fin de semaine s'accompagne d'un allongement de la période de "remise en route" en début de semaine.

La coupure du mercredi ne provoque ni désynchronisation de la rythmicité biologique ni de faibles performances.

Plus le niveau de réussite des élèves à des exercices scolaires se révèle élevé, moins les résultats varient.

Le fait d'accomplir une tâche différente de celles habituellement exécutées serait un facteur motivant susceptible de diminuer l'amplitude des variations circadiennes des performances, voire de les faire disparaître.(MONTAGNER)

Il apparaît que ce sont surtout les élèves en cours d'apprentissage ou ceux qui ne parviennent qu'à un faible niveau de compétence qui présentent les plus grandes fluctuations de performances.

Il est donc important, si nous ne voulons pas accentuer les différences entre individus, que nous portions une attention toute particulière sur la rythmicité.

Quelques repères

Hubert Montagner, directeur de recherche à l'Institut National de la Santé et de la Recherche Médicale

Docteur Guy Vermeil "La fatigue à l'école" et Biologie du développement et scolarité"

François Testu professeur au Laboratoire de Psychologie Expérimentale "Chronopsychologie et rythmes scolaires"

Jannette Bouton électro-encéphalographiste a beaucoup travaillé sur le sommeil avec le soutien de l'AGIEM

Pierre Crépon "les rythmes de vie de l'enfant" (Retz)

Circulaire n°84-481 du 13:10:84; Instruction n°88-218 du 25/10/88; Loi d'orientation sur l'éducation n°89-486 du 10/0789; Circulaire n°91-258 EN du 20/09/91; Circulaire n°92-296 ENC

 

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